Élisabeth Lion
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Élisabeth Marie Clotilde Lion[1], née à Balan, dans les Ardennes, le , et morte le à Magnanville, dans les Yvelines, est une aviatrice française, détentrice de plusieurs records.
Biographie
[modifier | modifier le code]Elisabeth Clotilde Marie Lion[2] est née à Balan, près de Sedan, le [3] d’un père militaire de carrière. Sa mère était Sedanaise et son oncle, Henri François Gallois, avait été militaire, puis avocat et enfin député des Ardennes. Durant la Première Guerre mondiale, sa famille évacue les Ardennes pour la Bretagne puis Paris, où elle s’installe. À la suite d’un baptême de l’air sur l’aérodrome de la Société des avions Caudron à Guyancourt, elle suit des cours de pilotage et obtient un brevet de pilote en 1934. Elle a trente ans.
Dès lors, elle participe à plusieurs reprises à la coupe Hélène Boucher entre Buc et Cannes. Le elle obtient un brevet de transport aérien, bien que la France refuse les pilotes féminins dans ses compagnies aériennes. Le , elle effectue un vol Paris - Berlin - Paris. Le , elle définit un nouveau record féminin d’altitude, à 6 410 mètres, dans un Caudron C.600[4]. Quatre jours plus tard, elle bat deux autres records d’altitude, en catégorie multiplace à 5 811 mètres et en catégorie des deux litres à 4 372 mètres.
Le , elle réalise un Tour de France sans escale en 10 heures et 15 minutes[5]. Un mois plus tard, le , elle réalise un Paris - Tunis - Paris en 18 heures et 15 minutes. Et un mois encore plus tard, le , elle devient la nouvelle détentrice du record féminin en ligne droite en réalisant un Istres-Abadan, soit 4 063 kilomètres[4],[6],[7]. La détentrice précédente de ce record était Amelia Earhart avec 3 939 kilomètres en [8]. L'objectif initial d’Élisabeth Lion était l'Île de Bahreïn dans le Golfe Persique[6]. Elle a décollé d'Istres avec sept cents litres d'essence dans ses réservoirs, lui offrant une autonomie de vingt-cinq heures, et volé une vingtaine d'heures[6].
En décembre de cette année 1938, elle est décorée par le ministre de l’Air, Guy Lachalmbre, des insignes de chevalier dans la Légion d’honneur.
En 1944, Charles Tillon, ministre de l’Air communiste du premier gouvernement Charles de Gaulle (GPRF) décide de créer le premier corps de pilotes militaires féminins, à l’instar de l’URSS pendant la Seconde Guerre mondiale. Elisabeth Lion est recrutée, associée à d’autres aviatrices, dont notamment Maryse Bastié, Élisabeth Boselli, Maryse Hilsz, Suzanne Melk, Yvonne Jourjon ou encore Anne-Marie Imbrecq[9],[10]. Après un entraînement à Châteauroux, suivi d'un cycle d'étude à Tours, elles sont toutes reçues. L'expérience du recrutement de femmes dans l'Armée de l'air s'arrête toutefois début 1946[9],[10].
Elle décède le à Magnanville (Yvelines) et est inhumée dans le cimetière de Vincennes (Val-de-Marne)[4].
Distinctions
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Lion Clotilde grade sous-lieutenant dans le Dossier de l'Armée de l'air: AI 1 P 34326 4
- Journal officiel de la République française (1938), p. 1899: "Lion (Elisabeth-Clotilde-Marie), pilote aviatrice; 4 ans 6 mois de pratique professionnelle"
- Service historique de la Défense: LION, Clotilde Sous-lieutenant Naissance 11/12/1904 Dossier n. AI 1 P 34326 4
- Catillon 1997, p. 118.
- Le Figaro (avril) 1938, p. 1 et 3.
- Le Figaro (15 mai) 1938, p. 1.
- L'Humanité 1938, p. 1.
- L’Ouest-Éclair 1938, p. 1.
- Klen 2010, p. 224.
- Villatoux 2013, p. 12-23.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Michel Klen, Femmes de guerre : une histoire millénaire, Ellipses, , 448 p. (lire en ligne), p. 224, 413.
- Marcel Catillon, Mémorial aéronautique : qui était qui ?, Nouvelles Éditions Latines, (lire en ligne), « Lion Élisabeth. », p. 118.
Articles de journaux ou de revues
[modifier | modifier le code]- Rédaction Le Figaro (avril), « Elisabeth Lion a accompli hier le raid Paris-Tunis-Paris sans escale seule à bord d’un avion léger », Le Figaro, , p. 1 et 3 (lire en ligne).
- Rédaction L’Ouest-Éclair, « Mme Lion tente de battre le record d’Amelia Earhart », L'Ouest-Éclair, , p. 5 (lire en ligne).
- Rédaction Le Figaro (14 mai), « Elisabeth Lion tente de battre le record de distance pour avion léger », Le Figaro, , p. 1 et 3 (lire en ligne).
- Rédaction L'Humanité, « Elisabeth Lion qui tentait de battre le record féminin de distance a atteint le Golfe persique », L'Humanité, , p. 1 (lire en ligne).
- Rédaction Le Figaro (15 mai), « Elisabeth Lion a atterri à Abbadan près de Bassorah. Elle aurait battu le record mondial de distance féminin. », Le Figaro, , p. 1 (lire en ligne).
- Rédaction Le Figaro (30 mai), « Elisabeth Lion a atterri hier au Bourget », L'Humanité, , p. 2 (lire en ligne).
- Rédaction Le Figaro (mars), « L’aviation », Journal des débats, , p. 4 (lire en ligne).
- Rédaction Le Figaro (3 juin), « Mlle Lion tente une liaison rapide Istres-Dakar », Le Figaro, , p. 11 (lire en ligne).
- Rédaction Le Figaro (1er juin), « Istres-Dakar sans escale en 21h20. Le raid de Mlle Lion a brillamment réussi. », Le Figaro, , p. 11 (lire en ligne).
- Rédaction Le Figaro (24 juin), « Aviation. Elisabeth Lion », Le Figaro, , p. 11 (lire en ligne).
- Marie-Catherine Villatoux, « Femmes et pilotes militaires dans l’armée de l’Air », Revue historique des armées, no 272, (lire en ligne).
Liens externes
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- « Élisabeth Lion, aviatrice aventurière », sur nbk-histoire.fr (consulté le )
- « Elisabeth LION », sur toujoursla.com, (consulté le )
- (it) « ACCADDE…OGGI: NEL 1904 NASCE ELISABETH LION », sur danielaedintorni.com, (consulté le )
- « Elisabeth Lion », sur gettyimages.it (consulté le )